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12, c’est le chiffre du mois !

12%, c’est la part de véhicules électriques dans les ventes de véhicules neufs en Europe en 2022. Un record ! Ce chiffre a été annonce mercredi 1er février par l’Association européenne des constructeurs (ACEA).

La progression est fulgurante. En 2019, les voitures électriques ne représentaient que 1,9% des ventes !

Si on y ajoute les véhicules hybrides, la part de marché de ces véhicules à moindres émissions représente 44% des ventes en 2022. Cette progression se fait au détriment des véhicules essence et diesel, dont la part de marché continue de diminuer.  

Le point de bascule est proche. La révolution électrique est en marche.

Au-delà de ces chiffres impressionnants, analysons ici le bouleversement structurel en cours.
 


Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ?

En France, les transports représentent 30% des émissions nationales de gaz à effet de serre. C’est tout simplement le premier poste d’émission.

A l’intérieur de ce poste, la voiture représente 50% des émissions d’après le Haut Conseil pour le Climat. La progression de la part de marché du véhicule électrique est donc une excellente nouvelle pour nous rapprocher de nos objectifs climatiques.

Un véhicule électrique possède deux avantages importants pour le climat :

  • Le moteur électrique est bien plus efficace que le moteur thermique. Le rendement énergétique du moteur thermique avoisine les 20% (le reste étant dissipé en chaleur). Celui du moteur électrique est d’environ 80% (sans tenir compte de la production d’électricité qui n’est qu’un vecteur énergétique). En bref, un véhicule électrique utilise beaucoup moins d’énergie finale qu’un véhicule thermique.   
     
  • En France, l’électricité produite est très largement décarbonée grâce notamment au nucléaire, et aux énergies renouvelables. En roulant en véhicule électrique, on remplace de l’énergie fossile par de l’énergie bas-carbone.

Au-delà des enjeux climatiques, l’électrification du parc automobile améliore nettement la qualité de l’air dans les villes. Un co-bénéfice majeur pour des millions de Français.

Pourquoi faut-il nuancer ce très bon chiffre ?

Si les chiffres des ventes 2022 sont excellents, ajoutons toutefois un bémol de taille.

12% des ventes de véhicules neufs ne signifie absolument pas 12% du parc automobile.

L’inertie est forte pour faire évoluer significativement le mix du parc de véhicules en circulation. Rien qu’en France, on compte environ 38 millions de véhicules et l’électrique représente moins de 1% selon les derniers chiffres du ministère de la transition écologique.

Le calcul est simple : en 2022, il s’est vendu en France 1,4 millions de véhicules, dont 203 122 véhicules électriques. Même si les ventes devenaient 100% électrique dès demain, il faudrait plusieurs décennies pour que le parc automobile français devienne 100% électrique.

Il reste donc du chemin à parcourir !

Qui sont les champions de l’électrique en Europe ?

Les résultats et les dynamiques sont assez hétérogènes à l’intérieur du continent européen.  

Le champion incontestable est la Norvège, où la part de marché de l’électrique représente près de 80% !

L’Italie est le seul pays qui voit s’effondrer la part des ventes de véhicules électriques avec un recul de près de 27%.

La France est légèrement au-dessus de la moyenne européenne avec un peu plus de 14% de véhicules électriques neufs vendus en 2022, soit 25% de plus qu’en 2021.

En France, les véhicules hybrides et électriques portent un marché automobile en berne. En valeur absolue, les ventes de véhicules thermiques ont très fortement reculé en 2022 : -15% pour les véhicules essence, et -32% pour les véhicules diesel.

Pourquoi cette accélération ?

Nous assistons à un spectaculaire alignement des planètes pour le véhicule électrique.

La baisse significative du coût de fabrication des batteries depuis 10 ans associée à des dispositifs fiscaux avantageux rendent le véhicule électrique très compétitif.

L’impact sur le TCO est net : le véhicule électrique s’avère moins couteux que son équivalent thermique sur l’ensemble de son cycle de vie. Le surcoût à l’achat ou à la location est compensé par les économies réalisées sur le carburant et les avantages fiscaux.

Ce nouvel état de fait est bien parti pour durer. Agnès Pannier-Runacher vient par exemple de confirmer que les bornes de recharge publiques seraient désormais protégées par le bouclier tarifaire.

 

Phénomène de mode ou tendance structurelle ?

La révolution électrique en cours. Elle ne s’arrêtera pas.

L’Europe investit massivement dans les infrastructures. Chaque semaine, ce sont plus de 2 000 nouvelles bornes de recharge qui sont installées sur le continent.

Par ailleurs, l’ensemble du secteur a les yeux rivés sur l’année 2035. Rappelons-le, dans 12 petites années, plus aucun véhicule thermique ne pourra être vendu en Europe. Une mesure puissante qui donne de la visibilité au secteur. Les constructeurs investissement donc massivement dans l’électrique pour rester dans la course.

En parallèle, l’hydrogène n’apparaît plus pour le secteur automobile comme LA solution pour la mobilité individuelle. Ses limites intrinsèques l’en empêchent. Son usage pour la mobilité se concentrera probablement sur la mobilité collective et le transport de marchandises.

L’avenir de l’automobile sera donc électrique ou ne sera pas !  

 

L'équipe Business Intelligence Consulting