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Gestion des pneumatiques : contraintes et pénurie

Gestion des pneumatiques : contraintes et pénurie

Entre les impératifs relatifs aux évolutions de la loi Montagne et la pénurie des matières premières, l’approvisionnement en pneumatiques suscite bien des inquiétudes. La hausse des prix est spectaculaire, les stocks s’appauvrissent et les changements d’équipements avant l’hiver s’annoncent déjà compliqués.


Quelque 5 000 communes françaises (consulter la carte ici) sont concernées par la loi Montagne. Déjà en vigueur entre le 1er novembre 2021 et le 31 mars 2022, elle oblige tous les véhicules circulant dans les zones dédiées à être équipés des dispositifs antidérapants utilisables en cas d'intempéries. Si une tolérance était appliquée jusqu'ici, celle-ci disparaîtra dès le 1er novembre prochain. Autant dire que les usagers qui ne sont pas encore équipés se précipiteront pour acquérir d’ici peu les équipements nécessaires.
Mais cette nécessité se heurte à un obstacle de taille : les semaines et mois à venir risquent d’être peu compatibles avec les achats en urgence. Le syndicat des professionnels du pneumatique relève de fortes tensions auxquelles font face les manufacturiers du secteur, avec des délais d’approvisionnement importants et une flambée des coûts de production depuis un an. Les prix d’achat des matières premières nécessaires (gommes brutes, plastifiants...) affichent une forte augmentation qui, selon les produits, peuvent varier de + 35 % à + 64 % au premier trimestre 2022 par rapport au premier trimestre 2021.

Un mauvais alignement d’événements

Le syndicat note également que le conflit russo-ukrainien dégrade de façon significative les conditions de production dans les usines d’Ukraine, de Russie, mais aussi des pays limitrophes. Il existe quatre fabricants sur le sol ukrainien ayant une capacité de production de plus de 6 millions d’unités par an. Rappelons que Yokohama, Nokian Tyres, Bridgestone, Continental, Pirelli, Titan ou encore le groupe Michelin sont implantés en Russie. Ce dernier avait d’ailleurs décidé d’arrêter temporairement la production de certaines de ses usines au printemps dernier en raison de problèmes logistiques. L’équipementier finlandais Nokian Tyres, qui est le premier producteur de pneumatiques en Russie, a quant à lui dû déplacer une partie de sa production vers ses sites européens et américains.
Au-delà des manques d’équipements et des stocks très réduits, la main d’œuvre disponible se présente comme un autre écueil : à l’approche de l’hiver, les prises de rendez-vous pour faire installer les pneumatiques souffriront de délais de plus en plus longs, si l’on en croit les observateurs du marché, en raison de la nécessité de s’équiper avant l’échéance du 1er novembre. Se prémunir de ces risques en se dotant de dispositifs antidérapants compatibles avec les nouvelles exigences légales (chaînes à neige, chaussettes) devient dès lors un réflexe pertinent. Ceux-ci devront être présents en permanence dans le véhicule pendant toute la période hivernale.