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Qui aurait pu prédire ces émissions de gaz à effet de serre ?

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Entre deux bonnes résolutions pour 2023, ce mois de janvier est aussi l’occasion de dresser un bilan de l’année écoulée.

Pour le climat, on regarde de près les quantités émises de gaz à effet de serre. C’est eux qu’il faut réduire chaque année drastiquement pour respecter l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique.

Les chiffres (partiels) d’émissions de gaz à effet de serre viennent de tomber pour 2022. Disons-le tout de suite : on ne va pas ressortir le champagne et les cotillons !

Sur les 9 premiers mois de 2022 (il faudra attendre encore quelques semaines pour obtenir les résultats complets), les émissions nationales n’ont diminué que de 0,3% par rapport à 2021.
 

Pourquoi ne pas se satisfaire de cette baisse ?

Tout simplement car nous sommes (très) loin de nos objectifs.

La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) prévoit une baisse de 3,2% par an. C’est cette stratégie qui doit mettre la France sur la trajectoire de la neutralité carbone en 2050.

Ce résultat est encore pire si on le compare aux ambitions européennes du Fit for 55 qui porte une réduction des émissions de 4,7% par an.

Bref, quelque soit le référentiel, ce résultat 2022 est décevant. Il nous oblige à un sursaut pour décarboner tous azimuts bien plus fort en 2023.

Comment expliquer ce résultat ?

Il est encore tôt pour tirer des conclusions définitives. Cela dit, un secteur est clairement pointé du doigt : la production énergétique.

En 2022, produire de l’énergie en France a émis 15% de gaz à effet de serre en plus qu’en 2021.

Plus précisément, la « faute » revient au sous-secteur de l’électricité et à l’indisponibilité du parc nucléaire. Le CITEPA, l’organisme qui publie les chiffres des émissions annuelles est très clair :

« L’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires en 2022 a entrainé le recours aux centrales thermiques
 

Pourquoi faut-il (ré)agir immédiatement ?

Tout simplement car les conséquences du dérèglement climatique sont déjà là. Il ne s’agit pas d’un risque hypothétique pour la fin du siècle et à l’autre bout du monde : c’est ici et maintenant.

Nous venons de vivre en France l’année la plus chaude jamais enregistrée. 2022 est une année record !

Un record qui s’inscrit dans une tendance de fond : sur les 10 années les plus chaudes depuis le début des relevés de température, 8 ont été enregistrées depuis 2010.

Le thermomètre n’a pas été la seule manifestation du dérèglement climatique en 2022. La sécheresse et les feux de forêts ont aussi profondément marqué la France et les Français cette année.  Ils ont aussi battu des records.

Et pourtant…

A date, le monde ne s’est réchauffé que de 1,1 degré... Ce que nous venons de vivre en 2022 n’est « qu’une bande annonce » de ce qui nous attend si rien ne change. Imaginons ce qu’il pourrait advenir dans un monde à +3 degrés ou à +4 degrés…

Pour utiliser une expression cycliste : il est l’heure de changer de braquet !
 

Par où commencer ?

Compte tenu de l’urgence, tous les secteurs doivent faire leur part. C’est indispensable pour conserver l’espoir de respecter les Accords de Paris.

 Pour aller plus loin, regardons comment se répartissaient les émissions nationales en 2021 grâce au rapport du Haut Conseil pour le Climat (HCC) publié en septembre 2022  :

  • Transport : 30%
  • Agriculture : 19%
  • Industrie : 19%
  • Bâtiments : 18%
  • Transformation énergétique : 10%
  • Déchets : 3%

Les transports sont donc le premier poste de nos émissions nationales. A l’intérieur de ce poste, la moitié des émissions provient des voitures.

Bonne nouvelle : les solutions sont connues et en cours de déploiement. Voilà donc un formidable levier de décarbonation sur lequel nous devons accélérer.
 

Comment décarboner les transports ?

La voiture individuelle thermique et l’autosolisme ne sont pas une fatalité.

Citons ce chiffre vertigineux : en île de France, 80% des véhicules roulent avec uniquement leur conducteur à bord. Résultat : des routes encombrées, des conducteurs stressés et des émissions de CO2 démultipliées.

La mobilité historique, fortement émettrice de gaz à effet de serre se ringardise et laisse place à une multitude de mobilités bas carbone : voiture électrique, véhicule partagé, vélo, vélo à assistance électrique, transports en commun, covoiturage, marche…

Pour chaque besoin de mobilité, il existe une solution de mobilité douce et durable.

L’enjeu est désormais de catalyser cette révolution en cours. Etat et entreprises ont notamment un rôle central à jouer :

  • L’Etat en développant les infrastructures et en adaptant les cadres réglementaires et fiscaux
  • Les entreprises en accompagnant par exemple leurs collaborateurs avec des dispositifs incitatifs comme le crédit mobilité ou le forfait mobilité durable
     

Peut-on être optimiste pour 2023 ?

Avons-nous vraiment le choix ? L’urgence climatique est là et 2022 vient de nous le montrer avec force.

La baisse de 0,3% des émissions de gaz à effet de serre constatée en France en 2022 est largement insuffisante pour respecter nos engagements climatiques.

L’optimisme est à trouver dans les mots du dernier rapport du GIEC, dont le 3ème volet sur l’atténuation a été publié en 2022. Le rapport est très clair et dit en substance que les solutions existent et elles doivent être déployées immédiatement et à grande échelle.

En voilà une bonne résolution pour 2023 : déployons vite et fort !   

 

L'équipe Business Intelligence Consulting

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