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Electricité : la France retrouve sa place de 1er exportateur européen !

 

Voilà une bonne nouvelle pour la France en ce début d’année 2024 ! Après une année 2022 marquée par une production atone, la France retrouve son rang de premier pays européen exportateur net d’électricité.

Un atout considérable pour notre pays à l’heure de l’électrification des usages, et en particulier de la mobilité.

 

2022 : « annus horribilis » pour la production d’électricité française

Blackout, pénurie, plan de sobriété… rappelez-vous en 2022, ces termes faisaient l’ouverture des journaux télévisés. La France risquait de manquer d’électricité.

Ces titres n’étaient pas galvaudés tant les tensions sur le marché ont été fortes à cause d’un parc nucléaire en souffrance, confronté à des problèmes de corrosion, qui ont affecté la production. Une production en baisse de 30%(1) par rapport à la moyenne de production des 20 dernières années.

Hélas, la France n’a pas pu compter sur son deuxième pilier, à savoir l’hydroélectricité, elle aussi en net recul à cause de la sécheresse historique de 2022. La production hydraulique atteignait son plus bas niveau depuis 1976.

Résultat : malgré nos efforts pour baisser notre consommation (-4,2% par rapport à la période 2014-2019), pour la première fois depuis plus de 40 ans, la France était devenue importatrice nette d’électricité en 2022.

Une anomalie pour un pays traditionnellement exportateur net d’électricité.
 

2023 : retour à une forme de normalité

Avec le recul, cette année 2022, est davantage à analyser comme un cas isolé que comme le début d’un inéluctable déclin.

En effet, dès 2023, la France a pu de nouveau compter sur ses points forts avec une production en hausse de 11%(2) par rapport à 2022 :

  • Nucléaire : le volume de production a atteint 320,4 TWh (contre 279,0 TWh en 2022)
  • Hydraulique : le volume de production a atteint 58,8 TWh (contre 49,6 TWh en 2022)
  • L’éolien et le solaire ont battu leurs records de production respectifs avec une production de 50,7 TWh pour l’éolien et 21,5 TWh pour le solaire.

 

Du côté de la consommation, la maîtrise de la demande s’est poursuivie avec une consommation en baisse de 3,2% par rapport à 2022 (chiffre corrigé des aléas météorologiques et calendaires).

Le résultat de cette production retrouvée, associée à une consommation maîtrisée, c’est le retour d’un excédent cédé à nos voisins européens. De quoi nous permettre de retrouver cette place de premier pays exportateur d’Europe.

 

Source : RTE

Un excédent loin d’être anecdotique car ce solde net s’élève à 50,1 TWh, soit environ 10% de la production totale d’électricité de notre pays en 2023.


Une électricité toujours largement décarbonée

Cette production d’électricité est toujours plus décarbonée.

En effet, le nucléaire, l’hydraulique, le solaire, et l’éolien permettent de générer de l’électricité avec un très faible niveau d’émissions de gaz à effet de serre. La progression de ces filières en 2023 a permis le recul du recours aux énergies fossiles pour produire de l’électricité.
 

En 2023, c’est 92,2% de la production d’électricité française que l’on peut qualifier de « bas carbone ». Une performance remarquable.

 

Source : RTE

En 2023, 1 kWh d’électricité produit en France aura généré 32,4 g de CO2eq(3).

Pour mettre ce chiffre en perspective, nous pouvons le comparer avec ceux de nos voisins européens. Par exemple, l’intensité carbone de la production d’électricité en 2023 s’est élevée à 303 gCO2eq/kWh en Allemagne et 270 gCO2eq/kWh en Italie.

C’est une fierté nationale que de pouvoir produire autant d’électricité décarbonée.

Notre électricité bas carbone est un atout considérable pour l’électrification de la mobilité. En France, passer d’un véhicule thermique à un véhicule électrique est encore plus vertueux que dans un pays à l’électricité plus carbonée.
 

Un actif stratégique à l’heure de l’électrification des usages

Produire de l’électricité bas carbone est un outil clé de souveraineté pour notre pays.

Ce qui est vrai aujourd’hui le sera encore davantage lorsque l’électricité sera le vecteur énergétique de base de l’industrie et de la mobilité.

Redevenir exportateur net d’électricité nous rassure quant à notre capacité à répondre à la demande croissante générée par les véhicules électriques.

RTE, le gestionnaire du réseau, a fait les calculs et démontre qu’en 2035, quelques soient les scénarios retenus, la mobilité ne devrait représenter qu’environ 10%(4) de la consommation d’électricité. Ce n’est pas négligeable, mais ce n’est pas non plus complètement démesuré. 10% de la production, c’est d’ailleurs le solde net de nos exportations en 2023…


Au-delà de notre capacité à satisfaire notre propre demande, avoir la capacité de générer des excédents de production électrique sur notre territoire est un avantage compétitif majeur à l’heure de l’électrification des usages.

Pour s’en convaincre, ne citons qu’un chiffre : 100 milliards(5). C’est le montant du déficit commercial de la France pour l’année 2023. Ce déficit est actuellement lourdement impacté par nos importations d’énergies fossiles.

En remplaçant des énergies fossiles importées (le pétrole pour la mobilité) par de l’électricité produite en France, notre pays réduit son déficit et se renforce.

Peut-on rêver en 2030 d’une France qui dégagerait un historique excédent commercial, forte de son électricité et débarrassée de la plupart de ses énergies fossiles ?

C’est en tout cas un chemin enthousiasmant vers lequel s’engager en électrifiant nos usages !