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Les JO à l’épreuve de la mobilité

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Les Jeux Olympiques aux défis de la mobilité

Les chiffres donnent le vertige : 7 millions de visiteurs, 750 sessions de sport, 25 sites à desservir.

C’est le défi herculéen que vont devoir relever les organisateurs des Jeux Olympiques 2024 de Paris en matière de mobilité.

Au-delà de cet évènement ponctuel, les JO sont une opportunité unique pour transformer la mobilité des Franciliens. Une mobilité qui doit prendre le virage de la durabilité pour répondre aux grands enjeux environnementaux et sociaux du siècle en cours.

Quels sont les contours du plan de mobilité JO 2024 dévoilé le 12 mars dernier ? Quelles solutions imaginées pour relever ce défi et avec quels impacts pour les déplacements des Franciliens ?

C’est ce que nous allons découvrir dans l’article de cette semaine !


Quels sont les défis les plus complexes ?

La cérémonie d’ouverture

Commençons par le commencement avec cette cérémonie inédite organisée le long de la Seine. Des centaines de milliers de personnes (autour de 500 000 selon les dernières informations) se masseront le long de la Seine pour y applaudir les délégations.

Habituellement, ce type de cérémonie se déroule dans un stade bien desservi et n’accueille que quelques dizaines de milliers de personnes.

Ce moment fort des JO est aussi un moment redouté par Île-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice de la mobilité pour la région île de France. C’est ce qu’explique Laurent Probst, le président d’IDFM :

« Nous avons demandé à ce que la jauge soit inférieure à 500.000 spectateurs pour éviter tous les problèmes d'afflux qui pourraient être dangereux. »
 

La complexité logistique

Une fois cette cérémonie passée, le défi ne fera que commencer pour les organisateurs. Il n’y aura aucun répit du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août 2024. Le plan de mobilité est défini quotidiennement pour s’adapter au mieux au déroulé des différentes épreuves.

La mobilité doit répondre aux besoins de déplacement des 7 millions de spectateurs. Elle doit aussi permettre des déplacements fluides pour les acteurs de l’évènement, soit 250 000 personnes accréditées (athlètes, employés, volontaires, médias) qui devront pouvoir se déplacer de façon parfaitement fluide.

Les épreuves se déroulent sur 25 sites, parfois de façon simultanée. Certains sont dans le cœur de Paris, d’autres en proche couronne et d’autres bien plus éloignés. C’est notamment le cas pour les épreuves d’aviron et de canoë-kayak qui se dérouleront à Vaires-sur-Marne, ou de l’équitation près du château de Versailles 

Or, le Comité International Olympique (CIO) a formulé une exigence de taille : 100% des spectateurs doivent pouvoir rejoindre les sites en transport en commun.

Pour l’équitation à Versailles, des navettes en bus articulés pouvant déplacer 10 000 personnes1 à l’heure seront déployées entre le site et la gare. Une épreuve olympique à part entière !

 

Les ressources humaines

La situation était déjà complexe par nature, elle le devient encore davantage lorsqu’on y superpose les problématiques RH que rencontre IDFM.

Les Franciliens adeptes des transports en commun le savent déjà : la RATP et la SNCF manquent de personnel.

Le recrutement et la formation de nouveaux agents est une priorité absolue. C’est d’autant plus vrai qu’IDFM prévoit une augmentation de 15% de la fréquence des trains et métros vers les sites olympiques.

 

Le RER B

Là encore, les franciliens qui fréquentent quotidiennement le RER B et ses péripéties ne seront pas surpris d’apprendre qu’une attention toute particulière portera sur cet axe névralgique.

Cet axe nord-sud aura la lourde responsabilité de desservir 4 sites olympiques :  le Stade de France, le centre aquatique à Saint-Denis, l’escalade au Bourget, l’Arena de Villepinte.

Certaines journées compteront deux épreuves différentes au Stade de France, soit deux fois 80 000 personnes à acheminer dans les deux sens en quelques heures seulement. Quel défi !

 

Comment IDFM répond à ce défi titanesque ?

Diversification

Les nouvelles infrastructures promises lors du Grand Paris et confirmées au moment de l’attribution des jeux ne seront pas là. Pas de ligne 16, pas de ligne 17, pas de prolongement de la ligne 14 au sud etc…

Alors, pour relever le défi, IDFM compte sur la diversification des trajets pour rejoindre les points stratégiques, et notamment le Stade de France.

Ainsi, et c’est une nouveauté par rapport aux dispositifs habituels, les spectateurs du Stade de France seront invités à se répartir sur les lignes 12, 13, et 14, sur les RER B et D, ainsi que sur la ligne H du Transilien.

Répartir les flux pour éviter la saturation.

 

Des voies réservées !

Voilà une mesure qui ne laisse pas indifférents les Parisiens. Les organisateurs entendent réserver des voies sur les axes routiers principaux pour sécuriser les durées de déplacement des personnes accréditées. Ce sont les fameuses voies anti-bouchons.

Le périphérique, l’A1, l’A13 ou encore l’A12 seront concernés.

Certaines voies pourraient perdurer après les JO et bénéficier aux mobilités durables (transports en commun, taxis et covoiturage).

 

Une application dédiée

IDFM compte mettre à disposition des spectateurs une application dédiée et reliée en temps réel aux conditions de trafic et au plan de transport du jour.

En entrant la référence de ses billets, les spectateurs disposeront d’une interface sur mesure qui proposera la solution la plus adaptée pour se rendre sur site. Un excellent moyen pour fluidifier les déplacements et pour répartir de façon optimale les flux.

Pour éviter les files d’attente aux guichets, l’application prévoit aussi un module pour acheter directement en ligne son titre de transport.

 

Accessibilité à vélo

Durant cette célébration du sport, il serait inconcevable de laisser de côté le vélo. Vous avez aimé les « coronapistes » ? Vous allez adorer les « olympistes » !

Des dizaines de kilomètres de nouvelles pistes cyclables doivent voir le jour pour que chaque site à Paris et en Seine Saint Denis soit accessible à vélo.

Pour le plus grand bonheur des vélotafeurs, elles devraient être pérennisées après les JO.

En complément de ces pistes cyclables, l’espace public pourra compter sur l’ajout de 3 000 Vélib supplémentaires pour densifier l’offre de mobilité.

 

Une rentrée de septembre fluide et apaisée ?

La fin des Jeux Olympiques est le 11 août et vous imaginez revenir de congés en septembre en toute tranquillité ? Détrompez-vous !

Du mercredi 28 août au dimanche 8 septembre, se dérouleront les épreuves paralympiques sur 17 sites et avec 3 millions de spectateurs.

Début septembre, IDFM ne pourra plus compter sur la baisse de fréquentation des Franciliens comme en août et devra gérer « en même temps » les déplacements des travailleurs et des spectateurs. Bon courage !

Et si ce mois de septembre 2024 était l’occasion de passer définitivement au vélo pour vos trajets domicile-travail ?

 

L'équipe Business Intelligence Consulting  

 

1https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/12/jo-de-paris-2024-l-immense-defi-des-transports_6165202_3234.html