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Ruralité : le défi de la mobilité durable

intermodalité et ruralité avec ALD Automotive

Se rendre à pied jusqu’à la gare, rejoindre le cœur de Paris en Transilien, puis utiliser un vélo en free floating pour effectuer les derniers kilomètres jusqu’à son travail : le quotidien de nombreux Français qui pratiquent l’intermodalité et jonglent entre de multiples solutions de mobilité décarbonée.

Cette image d’Epinal de la mobilité n’est une réalité que pour une population urbaine disposant de multiples options pour se déplacer.

Qu’en est-il des Français qui habitent dans des zones moins denses ?

Explorons ici cet « angle mort » de la mobilité décarbonée. Une expérimentation très prometteuse débute ce mois-ci, en Bretagne, dans le Pays de Landivisiau où entreprises et collectivités s’associent pour inventer la mobilité durable en territoire rural.


Une expérimentation bienvenue !   

Le constat est évident : la voiture individuelle est LE moyen de déplacement dominant dans les territoires ruraux.

Le problème est lui aussi évident : la voiture pèse autant sur le bilan carbone que sur le portefeuille des Français qui sont dépendants de leur automobile.

La solution l’est beaucoup moins.

Pendant plus d’un an, sur le territoire de Landivisiau, des ateliers ont été organisés avec les parties prenantes (particuliers, professionnels, commerçants, élus…) pour comprendre finement les habitudes de déplacements et les contraintes des habitants.

Une méthode de concertation et de co-construction pour trouver les solutions les plus adaptées aux réalités locales.


Quelles sont les solutions envisagées ?

Le maître mot est la multimodalité. L’objectif est de créer de nouvelles possibilités pour se déplacer et de les connecter.

Concrètement, des stations de mobilités rurales vont être créées pour devenir des carrefours de la pratique multimodale. Ces stations vont offrir aux habitants la possibilité de louer des vélos cargos et des voiturettes électriques sans permis. Elles seront aussi équipées de parkings pour favoriser le covoiturage.

Ces lieux vont permettre de faire exister dans l’espace public de nouvelles possibilités. C’est ce qu’explique au micro de France 3 Bretagne1, Rachel Wadoux, responsable du service aménagement et mobilité à la communauté de communes du Pays de Landivisiau.

« Pour quelqu’un qui n’a pas forcément d’alternative à l’autosolisme, au fait d’être seul dans sa voiture, notre objectif est de matérialiser l’existence d’autres solutions ».

Le mot « matérialiser » a toute son importance. Ces stations seront équipées d’un mât métallique pour s’insérer de façon très visible dans l’espace public.

ruralite et mobilite durable avec ALD Automotive

En parallèle, la pratique du vélo sera encouragée avec de nouveaux aménagements cyclables, des formations pour développer la culture vélo. Les stations de mobilités rurales pourront aussi accueillir des ateliers de réparation et un espace sécurisé pour y garer son vélo.

Le train prendra lui aussi toute sa place dans le dispositif. Les stations de mobilités rurales sont pensées pour faciliter l’accès aux gares. C’est ce que prévoit Laurent Eisenman, directeur du programme « nouveaux usages et services ruraux » à la SNCF :

« L’accès au train reste difficile. Par conséquent, en augmentant les mobilités, mécaniquement on augmente l’accès aux gares ».

Le Crédit Mobilité peut jouer un rôle pour accompagner et catalyser le recours à ces nouveaux moyens de déplacements. En effet, la cagnotte mobilité obtenue en rendant (totalement ou partiellement) son véhicule de fonction peut être utilisée pour financer le recours aux alternatives proposées dans les stations de mobilités rurales (vélo cargo, voiturette électrique, train…).


Un partenariat gagnant-gagnant

Cette innovation au service de la mobilité rurale est portée par un partenariat entre les collectivités locales (la communauté de communes du Pays de Landivisiau) et la SNCF.

La SNCF entend jouer son rôle d’acteur engagé au service de la mobilité bas carbone en finançant ce projet.

A l’arrivée, les grands gagnants seront probablement les habitants qui pourront bénéficier de solutions nouvelles et durables pour se déplacer.


Ne laisser personne de côté !

Les transports sont le premier poste de nos émissions nationales de gaz à effet de serre. Pour tenir les engagements de la France et limiter le réchauffement climatique, nous n’avons pas d’autres choix que de décarboner nos déplacements.

Or, d’après l’INSEE, 33% de la population française vit dans des zones peu denses ou très peu denses. C’est dans ces territoires où la dépendance à la voiture individuelle est la plus forte que les alternatives manquent. 

Nous ne réussirons pas la décarbonation de nos déplacements sans proposer de solutions à ces dizaines de millions de Français.

Cette expérimentation a bien l’ambition de s’adresser au plus grand nombre comme le rappelle Rachel Wadoux :

« Une personne âgée qui a besoin d'aller faire des courses à Landivisiau peut utiliser notre station ».

Une expérimentation à suivre avec le plus grand intérêt !

 

L'équipe Business Intelligence Consulting