Gigafactory : quand la décarbonation conduit à la réindustrialisation
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Début décembre, industriels et ministres étaient réunis à Saint Fons, près de Lyon pour inaugurer la plus grande Gigafactory de pile à hydrogène d’Europe.
Depuis plusieurs mois, les annonces se succèdent entre inaugurations et nouveaux projets de ces usines géantes sur notre territoire
Des projets catalysés par deux puissantes dynamiques en cours : la décarbonation de la mobilité et la volonté politique de réindustrialiser le territoire.
Qu’appelle-t-on Gigafactory ?
Une Gigafactory de batterie est une usine de fabrication conçue pour produire des batteries à très grande échelle.
Ce terme de « Gigafactory » a été popularisé par Tesla, entreprise pionnière en la matière.
Ces installations sont conçues pour optimiser la production et ainsi réduire les coûts par les économies d’échelle. En produisant de très grandes quantités, ces usines permettent de répondre à la demande croissante de batteries, en particulier dans le secteur des véhicules électriques.
Zoom sur cette Gigafactory de Douvrin dans le Pas de Calais
C’est LA Gigafactory emblématique de notre territoire.
Rappelez-vous, en 2018, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie annonçait son intention de créer en Europe un « Airbus de la batterie ». Le pari est en passe d’être réussi avec le développement de la coentreprise Automotive Cells Company (ACC). En effet, à l’instar d’Airbus, cette Gigafactory est le fruit d’un partenariat européen entre TotalEnergies, Stellantis et Mercedes-Benz
Cette usine géante, qui fabrique des batteries lithium-ion, sera capable, à terme, de produire de quoi équiper près de 500 000 véhicules électriques par an. On comprend mieux le nom de « Gigafactory ».
L’épopée industrielle ne s’arrête pas là. Au total, ACC devrait investir plus de 7 milliards d’euros en Europe. Une seconde Gigafactory devrait sortir de terre en Allemagne, à Kaiserslautern fin 2025. Cette coentreprise a bénéficié de dérogations européennes pour pouvoir bénéficier d’un large soutien public (1,2 milliards d’euros).
Pourquoi les Gigafactory se déploient-elles sur notre territoire ?
Si les Gigafactory sont en train de se déployer, c’est avant tout pour répondre à un besoin : l’électrification de la mobilité.
La révolution technologique en cours est d’une ampleur inédite pour le secteur. Rien qu’en Europe, on compte environ 300 millions de véhicules en circulation.
Rappelons qu’en 2035, la vente de véhicules thermiques neuf sera interdite sur le sol européen. Nous allons avoir bien besoin de « Gigafactory » pour répondre à cette « Gigademande » de véhicules électriques.
D’ailleurs, les consommateurs européens n’attendent pas 2035 pour basculer vers le véhicule électrique qui dispose d’ores et déjà d’atouts indéniables. Cette année, 1 véhicule neuf sur 5 vendu en Europe est déjà un véhicule électrique.
Pourquoi l’arrivée de Gigafactory est une excellente nouvelle ?
Mieux pour l’emploi
Ces usines qui se créent sur notre territoire sont synonymes d’emplois. Des emplois qualifiés et pérennes tant les perspectives sont florissantes pour le secteur.
Bruno Le Maire précise l’enjeu :
« La filière des batteries électrique va représenter 10 000 emplois d’ici quelques années ici sur le territoire des Hauts-de-France avec un savoir-faire technologique, un savoir-faire industriel du meilleur standard mondial. »
Les Hauts-de-France, région historiquement industrielle, ont été très touchés ces dernières décennies par la fermeture d’usines automobiles. Voir ici se créer de nouveaux emplois dans les batteries de véhicules électriques est un symbole fort.
Mieux pour la souveraineté industrielle
Avec les énergies fossiles, notre mobilité est très dépendante des soubresauts de la géopolitique internationale. Nous le constatons régulièrement lorsque le prix du baril s’enflamme.
Le passage à l’électrique est, en soi, une manière de récupérer de l’indépendance en produisant l’énergie, en partie, sur notre territoire.
Reste le sujet des batteries. Jusqu’à présent, la quasi-totalité de la production mondiale se concentre en Asie. Nous risquions de basculer de la dépendance pétrolière vers la dépendance en batterie.
Voir des Gigafactory de batteries se déployer sur notre territoire, c’est retrouver une certaine souveraineté industrielle en la matière. Un enjeu stratégique pour garantir une mobilité abordable sur le long terme pour des millions d’européens.
Mieux pour le climat
Enfin, et ce n’est pas le moindre des intérêts : en produisant les batteries en France, on diminue l’impact carbone de leur fabrication. Les usines européennes sont moins carbonées que leurs équivalents en Asie, alimentée principalement au charbon.
C’est un atout qui s’articule parfaitement avec l’état d’esprit du nouveau calcul de bonus écologique. En effet, ce nouveau calcul intègre l’empreinte carbone de la fabrication du véhicule. Il exclut du dispositif les véhicules dont la fabrication est fortement carbonée.
En utilisant des batteries produites en Europe, les constructeurs maximiseront leurs chances de voir leurs véhicules éligibles au bonus écologique.
Mieux pour l’innovation
La production de batteries sur notre territoire est de nature à stimuler l’innovation. La coentreprise ACC a d’ailleurs investi dans un centre de R&D à Bordeaux, en complément de sa Gigafactory de Douvrin.
Nous en aurons besoin pour accroître les performances des batteries, mais aussi pour trouver des technologies moins consommatrices de métaux critiques.
C’est d’ailleurs dans le plan stratégique de la Gigafactory de Douvrin qui compte à terme passer de la production de batteries lithium-ion à la production de batteries solides.
En conclusion…
Grâce aux Gigafactory de batteries, l’électrification de votre flotte coche désormais les 3 cases de la triple performance, enjeu clé de toute politique RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) :
- Un impact climatique positif avec la baisse des émissions de gaz à effet de serre
- Un impact financier positif avec un TCO maîtrisé
- Un impact social avec la création d’emplois industriel sur le territoire
L'équipe Business Intelligence Consulting